
La Vie sans école
La vie m'a amené à expérimenter d'autres chemins, je l'en suis très reconnaissante, sur le chemin de la liberté intérieure ce style de vie est pour moi la vie rêvée.
Choisir l'école à un moment donnée est 'juste' pour la personne ou la famille. Respecter le chemin de chacun.
Je respecte. Chacun fait ce qui est le mieux pour lui et là où il en est.
Passer un hiver tranquille comme la nature au lieu de se lever pendant la nuit, se déconnecter de son rythme biologique pour apprendre des trucs qu'on a pas demandé ou pas envie d'apprendre est une façon que la société a de nous détourner de notre Etre.
Le choix d'accompagner ses enfants sur le chemin de la liberté intérieure est encore un choix atypique et c'est pourquoi nous souhaitons accompagner encore ce chemin pour les autres.
Un 'témoignage de maman d'enfant non scolarisé'
demandé par Isabelle Debussy pour son "Notre journal" Merci et Bravo Isabelle.
"La vie sans école était une évidence dans ma vie.
Petite déjà je me demandais pourquoi les adultes nous empêchaient d’apprendre en jouant.
En étant heureux.
Suivre le flux de la vie.
Les maitresses notaient sur mes carnets scolaires « est toujours dans la Lune » : il semble que c’était un problème !
A 19 ans, suite à des problèmes de santé, j’ai arrêté mes études « préétablies » (je savais que mon corps me parlait) …
... pour faire enfin ce que j’aimais. Une première déstructuration.
Du formatage tenté mais pas tout à fait abouti. Ouf !
Me retrouver en quittant les schémas. Me reconnecter à mon âme. Ma petite voix intérieure.
La joie de travailler sans compter ses heures …. Etait-ce vraiment travailler finalement ?
La joie était là … Et la réussite a été au rendez-vous.
Un métier que j’aime et qui m’a laissé du temps pour mes enfants. C’est ma réussite.
Rebelote avec mes enfants. Quel était ce système qui les plombait au lieu de leur donner des ailes ?
Et Confiance en la vie ! Là encore il a fallu lutter pour éviter de me résigner.
Contre le papa désapprouvant l’idée de non scolarité. Les peurs de tout mon entourage.
Rester connecté à ma conviction profonde et à ce qui a fonctionné pour moi dans la vie.
Quelques grands principes : Se mettre à l’abri de l’enfermement d’une vie stressante.
Se laisser du temps pour se poser lorsqu’on sort d’une grande période de stress.
Accepter les temps de repos comme une terre qui sort d’années de culture intensive.
Garder la confiance en ses enfants. En la nature qui fait bien les choses.
Qui sait tout réparer et qui sait, elle, quel est le chemin.
Accompagner ses enfants dans cette spiritualité naturelle.
Leur réapprendre ou plutôt juste les laisser faire ce qu’ils ont en-Vie.
Avoir envie, le murmure de l’intuition. L’intuition pour nous conduire dans la vie.
Le fil de la confiance en l’univers. La voie de la positivité.
Et quel bonheur de voir alors ses grands enfants lâcher prise.
Sortir des peurs qui ont été projetées sur eux. S’abandonner tout simplement à la Vie.
Pas de projet pour le moment ? Pas grave, le moment est à « entrer en soi ». Traîner, profiter.
Le cerveau a besoin de temps de latence. En fait l’Être travaille en profondeur ! Comme la nature en hiver.
La transformation est silencieuse et puissante. Et merveilleuse.
Marie ma fille de seize ans, « très dyslexique avec des troubles profonds de l’attention » dixit Le Système, est la meilleure amie des animaux. En lâchant l’école, elle a troqué des heures d’orthophonie pour la plongée, les échecs, la poterie, le Vô-Vietnam un art martial, elle a gardé des chèvres pendant un an, fait partie d’un club d’éthologie* équin, la même approche que l’école à la maison, le non-sco des animaux, le respect de l’animal et de la vie! Actuellement elle s’occupe de lamas et autres animaux de l’arche de Noé de « Aix-en-lama » et mets en place un site internet TROC animals (avec le concours de sa joyeuse professeur de français, ce qui rassure le papa) un outil pour pouvoir s’échanger des gardes d’animaux pendant les vacances. Au delà du projet qui l’inspire, elle apprend à structurer, rédiger, anticiper, maitriser les outils technologiques. Merveilleux ! Quel beau projet pour une condamnée du système classique.
Le pari ? Un stage ou une expérience après l’autre, accumuler les compétences, apprendre à rester connectée à ses envies qui lui montreront toujours le chemin de sa légende personnelle. Cultiver sa confiance en elle et en la vie. Comme dit André Stern**, c’est l’accumulation de compétences et non de qualifications qui prévaut. L’anglais ? Elle partira six mois dans un ranch ! Tout 'problème' a sa solution quand nous lâchons prise et faisons confiance à la vie …
Théodore mon fils. Fan de nouvelles technologies. Là aussi, confiance malgré toutes les études sur l’horreur des jeux vidéo. Peut-être sauvera-t-il la planète en pilotant un vaisseau spatial et on saura alors pourquoi il était fan de jeu ! Un enfant en souffrance peut se faire piéger pas les nouvelles technologies. Un enfant stable apprend à s’en servir sans en être le jouet. Savoir vivre avec son temps. Un nouveau langage. Merci Michel Serres. Comme il me dit: « Mais maman ! Je joue en conscience ! » (J’adore) Vigilance et Confiance en son fiston. Son maître intérieur a besoin de vivre ça ? Ok, ce sera un passage, une expérience, ou bien il deviendra professionnel dans ces technologies ? Pourquoi pas ! Tout est possible. Pour le moment il grandit beaucoup, il a besoin d’être chez lui, de voir ses copains non scolarisés et scolarisés, de faire de l’escalade et du ping-pong, d’être tranquille. D’être heureux. Lui offrir cela est pour moi une source de joie et vaut bien tous les combats ! Juste accueillir. Et accompagner. Nos enfants savent mieux que nous trouver les outils dont ils ont besoin ! Ma fille avait téléchargé une application pour apprendre à reconnaître les cris des oiseaux d’Europe !
Ce que je souhaite leur transmettre ?
La fluidité. La joie intérieure. Cette connexion à soi, l’être spirituel que nous sommes tous, étouffé par tant de schémas : « il faut »,
« on dit », « y’a qu’à », de notes et de peurs.
C’est la meilleure façon de leur faire faire ce que la société veut qu’ils fassent !
Oui mais voilà, de plus en plus d’enfants sont inadaptés au système … « informatables » … alors que faire pour ces enfants ?
Les laisser sur le carreau ? Ou leur faire confiance ?
Je paris pour la vie ! Tant de bulles d’egos qui nous enferment et nous coupe de ce que nous sommes, de ce que nous avons à faire sur Terre et nous met en joie.
Mes enfants sont à l’abri et en chemin. Alors maintenant, en tant que maman et être humain, je veux œuvrer, faire ma part, pour transmettre un autre monde à mes enfants. Je suis allée chercher mes enfants en Sibérie ni pour les formater ni pour rester les bras croisés devant un monde qui à mon sens tourne à l’envers. C’est un regard partagé par la plupart des parents de non-scolaires, un regard critique sur notre société. Nous créons notre petit monde, et en cela déjà nous changeons le monde, par la somme des transformations personnelles. Mes enfants ont grandis, aussi j’ai un peu de temps pour aller plus loin. Je me suis rapprochée des colibris d’Aix-en-Provence pour participer à ce joli réseau humain et me relier, partager des valeurs et des actions. Nous unir pour être plus forts ensemble, amener le monde vers le sens du partage et du lien du cœur. Une belle dynamique s’amorce, les énergies sont là, l’univers nous renvoie ce que nous lui projetons !
Alors j’avance avec force et courage sur le chemin qui me semble le bon, celui que je ressens, celui qui m’appelle depuis toujours, celui que je souhaite pour les enfants, et cela me met en joie.
Ici et maintenant.
Changer notre monde juste là autour de nous et l’aimer déjà tel qu’il est.
Le retour à la solidarité avec mes amies et mamans non-scolaires, c’est juste très très bon !
Alors j’ai décidé de rester sur la Lune ! Et la Lune me le rend bien!"
Quitterie Lamothe